DeïdoBIOGRAPHIE D'EYUM EBELE KING DEÏDO 1EYUM EBELE CHARLEY DIDO est le cinquième fils d'EBELE KANYA et de TENE BONA. IL naît à Douala vers 1770. Son père EBELE KAYE meurt en 1794. CHARLEY eut 3 frères germains : EKEDI, NGANDO, MPONDO et dix-neuf frères consanguins.Il accède au trône royal des BONEBELA en 1804 à la suite du décès de son frère EBULE EBELE, il régna 72 ans. Son règne fut le plus long de l'histoire des DEÏDO et je ne pense pas qu'il y ait pareil dans tout le Grand SAWA. Le règne d'EYUM EBELE sera long, riche et fructueux : sous sa direction éclairée les BONEBELA occupèrent alors pacifiquement les territoires de MUSOKO en pays ABO-SUD (MUSOKO MWA EYUM EBELE), NDOGBELE (qui signifie BONEBELA) à YABASSI et surtout NJANGA dans le NKAM. Il reste dans la mémoire de certains " NKAMOIS " que les premiers à payer les paysans pour leur travail dans les plantations étaient les BONEBELA.EYUM EBELA fut signataire de nombreux traités avec les Européens, et plus particulièrement celui du 14 janvier 1856 établissant une Cour d'Equité à Duala : il signait sous le patronyme de CHARLEY DIDO nom que les commerçants anglais lui attribuèrent.EYUM EBELE, soucieux de fonder un royaume puissant qui devait devenir le troisième royaume de DOUALA, il laissa une descendance nombreuse l'histoire nous dit qu'il épousa 34 femmes et en donna une, BOTAÏ NJANGA, à son frère NGANDO EBELA. Les 33 autres épouses lui donnèrent 72 enfants, 30 filles et 42 garçons. Il eut aussi de très nombreux " enfants adoptifs ".A présent, sa descendance est classée en 3 foyers nommées : le 1er foyer, BONAMOLE, du nom de sa 1ère épouse MOLE EKOLO NDONGO, une princesse BOJONGO ; le 2ème foyer, BONEBOKOLO, du nom de sa 2ème épouse, EBOKOLO'à SAME'a DOO de BONASSAMA ; le 3ème foyer, BONADIBO, DIBO étant lesurnom qu'il a donné à sa JOMBE'a KUKU, originaire d'ABO NORD.Les noms des principales femmes d'EYUM EBELE. Ces femmes furent respectivement MOLE EKOLO, EBOKOLO a SAME DOO, JOMBE KUKU.Condamné a mort par le NGONDO pour s'être opposé à l'exécution de son neveu MUDULU DIBOTI EBELA qui était accusé d'avoir tué son cousin MUANJO'A MUDULU EBELA, il est fusillé le 7 décembre 1876 conformément aux dispositions de la loi dite " DIBOMBE " instituée par le NGONDO, notre 1er Roi fit preuve de courage et de témérité car, il refusa de livrer son neveu au NGONDO et il s'exprima ainsi " je ne peut pas accepter de perdre mon œil gauche et mon œil droit le même jour " cette phrase devint légendaire et déclencha une guerre qui opposa les BONEBELA à tous les Duala ; cette guerre durera 3 jours et eut pour conséquence l'exil de la majeure partie du clan à MUSOKO. En se sacrifiant, KING EYUM EBELE CHARLY DIDO laisse à sa descendance l'exemple d'un homme de paix et de courage, traits caractéristique des DEIDO aujourd'hui. C'est ainsi que le DEIDO est connu comme quelqu'un qui ne se laissera pas marcher sur les pieds, quelqu'un qui prônera toujours l'excellence . Aujourd'hui à DEÏDO et dans tout le territoire SAWA lorsque quelqu'un porte le nom d'EYUM on lui donne le surnom de " TCHALLE " qui est la déformation de " CHARLEY " en souvenir de notre ROI. Trente-huit ans avant la pendaison du KING BELL DUALA MANGA NDUMBE BELL et de NGOSSO DIN, et de la déportation du KING AKWA DIKA MPONDO et de son exécution par les Allemands à Campo, KING DEÏDO EYUM EBELE CHARLEY DIDO fut le 1er martyr des rois duala pour lasauvegarde des intérêts de son peuple. Cette démonstration de courage et d'abnégation doit interpeler toute la jeunesse SAWA et Camerounaise afin que nous puissions sortir notre cher pays de sa pauvreté morale et matérielle.EYUM EBELE accompagné de ces épouse Mole EKOLO a gauche et EBOKOLO SAME a droite en 1812.Article écrit par : Prince Moses ESSAKA ESSAKA EKWALA-ESSAKA DEÏDOLES GARçONS D'EYUM SE CLASSENT AINSIDans le foyer BONAMOLE· EKUALA· EKWA NUTUDU· TOBO· BILE· NJODans le foyer BONEBOKOLO· MUKOKO· MBONGEDans le foyer BONADIBO· KUO· EÑAWE· ÑAMBI· MAMBINGO.¤· ESAKA· EWONDE· TANGA· JOMBI· MPEMBA¤· LEA· ELANGE¤· MBUMWA· WUNDU· NKWAN· BILE.¤· EYANGO· EKUME· EPOKO· EKWA-NUSADI· MBAPE¤· DUME· NTONE¤· EPEYE· DIKUME· LOTIN· NDOLO.¤· DIBOTI· EYUM· EBELE· MUANJO¤· SILIKI¤· MUDULU· ELOKAN· NGAMBI· MUSIOOrigine et arrivée des BonébélaLe peuple de DEIDO fait partie des DUALA, des peuples SAWA, même s'il est vrai que les DEIDO ne sont Duala que par la mère d'EBELE, leur ancêtre éponyme. Déjà je dois souligner que DEIDO n'est pas le nom initial que portait le royaume. DEIDO est en effet une appellation britannique (DIDO). La véritable appellation est plutôt " BONA EBELE " que nos ancêtres contractèrent en " BONEBELA " du nom de leur ancêtre éponyme " EBELE ", qui était issu de l'union d'un prince BAKOSSI du Sud-ouest du Camerounais nommé " EJOBE EBELE EBONG", et d'une princesse BONAMBELLA nommée " KANYA ou KAYE " fille de Epée' a KWAN' NGIYE de BONEWONDA. KANYA était frappé d'une infirmité, c'est du moins de cette façon que l'on peut dire les choses aujourd'hui elle marchait sur le dos de ses pieds ; or dans la tradition SAWA une femme qui est dans cette situation n'est pas considérée comme une infirme mais comme une JENGU (Sirène) et la tradition dit aussi qu'une JENGU ne va pas en mariage, c'est elle qui épouse un homme ; aussi un enfant qui est issu de cette union appartient au père de la JENGU.1- HISTOIRE D'EJOBE NYA EBELE EBONGEL'arrière grand père d'EJOBE à sa mort avait laissé le commandement à l'un de ses deux fils, le cadet qui était le grand père d'EJOBE. Ce choix déplut fortement au frère aînée du grand père d'EJOBE et dans la dispute y afférente ils en vinrent a une rixe au cours de laquelle le grand père de EJOBE tua son frère aînée et s'enfuit pour se réfugier dans la zone de l'actuel Mungo, plus précisément a MBONJO a une trentaine de kilomètres de Douala.A cette époque les commerçants DUALA allaient troquer des produits qu'ils prenaient dans les bateaux, contre des produits que possédaient les populations de MBONJO (huile de palme, palmiste etc.) Un jour, quand les Duala vinrent avec leurs produits, ils constatèrent que les MBONJO avaient unilatéralement réduit le " mukur'a kêki ", le fût qui servait de mesure commerciale de l'huile de palme et des palmistes.Les Duala se sont rebiffés et sont retournés chez eux pour se préparer à faire la guerre aux MBONJO. A l'issue de cette guerre les duala firent des prisonniers parmi lesquels deux frères, deux princes BAKOSSI, EJOBE et DINGABE, qui se battaient du côté des MBONJO. A leur retour les Duala placèrent EJOBE dans la cour royale BELL et DINGABE dans la cour royale AKWA. DINGABE n'a pas eu de descendance, raison pour laquelle on ne parle plus de lui aujourd'hui, mais EJOBE quant à lui, eut un enfant avec la princesse KANYA NYA BONAMBELA qui vivait chez les parents de sa mère à BONADUMA dans le royaume BELL. De leur union naquit un fils unique appelé EBELE. C'est pour cela qu'on appelle les descendants d'EBELE les " BONEBELA ", ce qui signifie les enfants d'EBELE.2- Ecrins de vie d'EBELE KAYE EPEYEEBEL'a KANYA naît en 1750 d'EJOBÈ EBELE EBONG et de KANYA EPEYE KWANE. EBELE vivait dans le royaume BELL plus précisément à BONADUMA (MADUMWALE) où se trouve l'actuelle pêcherie YOUPWE. A une époque il y eut une compétition de BESUA (lutte traditionnelle) opposant les BASSA aux BELL, sur le site de l'actuelle délégation régionale de CAMTEL. Les BASSA étaient très forts en lutte traditionnelle, et ils laminèrent tous les BELL. Ceux-ci incitèrent alors EBELE à se battre dans leur camp. Malgré son refus ils insistèrent tant et si bien qu'il leur céda et entra dans la compétition en défiant le champion des BASSA, un certain MBELLA DIPOMO. EBELE renversa ce dernier et lui assena en prime un coup de poing sur la figure. Ceci énerva le camp BASSA. Ils s'armèrent alors de coupe- coupes et se mirent à taillader les BELLOIS. Entre temps EBELE eut le temps de se sauver.A l'issue de cette sanglante altercation les BELLOIS rentrèrent chez eux où ils trouvèrent EBELE tranquillement assis, cet EBELLE par qui le scandale était arrivé. Ils l'attrapèrent alors, le ligotèrent et le passèrent à tabac. Révolté par ce mauvais traitement infligé à son fils, KANYA résolut de quitter le royaume BELL pour retourner dans sa famille paternelle à BONEWONDA, où ses oncles paternels lui demandaient depuis longtemps de faire venir son fils pour qu'il devienne leur chef.En passant sur leur pirogue, ils furent arrêtés à BONAMBWANJA par KING AKWA qui est le cousin d'EBELE, NGANDO'a KWA, qui les établit sur le site où de trouve l'actuelle immeuble SOCAR. Ils y vécurent quelques années et EBELE y mourut à la fin du XVII siècle. Il épousera sept femmes reparties en trois foyers et eut une forte descendance dont vingt-trois garçons. Ce sont ces enfants (à qui il faut adjoindre une partie des descendants de MUTIE MWA NGIYE'A MULOBE) qui forment le royaume DEÏDO.3- Arrivé à DEÏDOAprès la mort d'EBELE ces enfants restèrent à BONAMBWANJA quelques temps. Un jour les enfants d'EBELE allèrent se plaindre chez leur oncle NGANDO'A KWA car leur cousin KALLA NGANDO'A KWA avait violé une de leurs sœurs; KING AKWA ne fit cependant rien. Il y eut alors une rixe entre les enfants d'EBELE et ceux du KING AKWA. Après cette rixe KING AKWA les pria poliment de plier bagages et d'aller trouver refuge où ils allaient initialement, c'est-à-dire à BONEWONDA. Sur leur chemin ils furent de nouveau interceptés par un chef BAKOKO nommé MBIME MOUKOKO, le père de NGONKINDA, une des épouses du second fils d'EBELE, le nommé EBULE EBELE ; Les BAKOKOS étaient les premiers occupants des actuels terres des DEIDO. MBIME pria son gendre et ses frères de ne pas aller chercher plus loin une terre où s'établir, et leur offrit un site. Par la suite, les fils d'EBELE se mirent à repousser progressivement ceux qui les avaient accueillis.4- ConclusionC'est ainsi que les BONEBELA (les DEIDO), initialement BAKOSSI, sont devenus DUALA, c'est dire que contrairement a certaines prétentions qui veulent que les BONEBELA soit des ABO (car EBELE s'installa à MBONJO-ABO). De toute façon les BONEBELA sont devenus des DUALA et ils le resteront car l'appartenance à un terroir est lignagère, spatiale et ethnologique.Article écrit par : Moses ESSAKA ESSAKA-EKWALLA DEÏDO
Jěɓalɛ́Mǎlɛ́ á MbɔŋgɔJěɓalɛ́, tíki á diwutamea, o dú lá WuriKwáŋkwaŋ ó múdi má mɔpí má Sanaga ndé mbambɛ́ ásu Mbɔŋgɔ na jǐta láō lá ɓána ɓá tánɔ́ ɓá sɔɓɛ. Ótéten á nîn mbota ndé ó ɓɛnnɔ́:
- Mǎlɛ́ á Mbɔŋgɔ,
- Mbɛdi á Mbɔŋgɔ nu yai bana jita, kana : Bojɔŋgɔ, Ewálɛ́, Ngasɛ́ nyéná nú yambí ó Basaá ɓá Sanaga Maritime.
2.1. Bojɔŋgɔ, mún'á ɓosó nyá Mbɛdi ndé ǎsúmwɛ́ ó Sanaga ka mot'á ɓosó, ó túŋgɛ ó dú lá mɔpí má Wuri.2.2. Ó mbús'áō ndé mún'á Sáŋgó Ewálɛ́ pɛ́ á pɔ́ínɔ́. Nûn, ómbus'á jananɛ lá Basaá ɓéná ɓá tá ɓá ja ówâ, a timbí dumba mundi, na mɔ́ á ɓóká ka ŋgum na Kiŋg'á túmba.
Sáŋgó núsadi Mǎlɛ́ á Mbɔŋgɔ pe a poi na babo; na mo ala ja o EYONDI' A Jěɓalɛ́. Ɓên ɓejedi ɓe tá ndé témbea onyola " ɓepɔyedi ɓá ɓwám̀ " nûn á kusannɔ́ Kiŋg'á Ɓasaá" nú tá mwanedi ó Duálá lɛ́sɛ̄ ó póndá ɓosó.Mbota á Mǎlɛ́ á Mbɔŋgɔ etá é tɔndɔ́ jǐta ; níka e ɓotea ɓwesɛ Ewálɛ́ á Mbɛdi ɓɔ́ŋgɔ́ ónyólá yamba lá Sáŋgó núsadi. Na mɔ́ ânánɛ́ ó camanɛ ɓaɓɔ́ ó mánɛ́ matóŋgó má Sáwá.O nîn wɛ́ŋgɛ̄ sɔ́ :
1. 1. Máŋgalɛ á Mǎlɛ́, mun'á ɓosó a jai ó Jěɓalɛ́1. 2. Epeɛ á Mǎlɛ́, nú bupɛ́, aló ó Ewodi (Nkam)1. 3. Esoŋgo á Mǎlɛ́ a tá ó Mǔŋgo, ombus'á póndá a timbí ó embámbá.1. 4. Eɓóndō á Mǎlɛ́ ndé e ó Ɓodimán, mbot'áō ndé e làŋ ó Ɓɔ ɓá póŋgo (Nord) na ɓá mikóndo (Sud).
Múnj'á Mǎlɛ́Myaŋgó mí makwálá ná múnj'á Mǎlɛ́ " Jǒɓalɛ́ " a tá ndé Jěŋgū; nde ónyólá sí sɔ́ŋtanɛlɛ̌ na mom'áō, Jǒɓalɛ́ a timbí, á jǎ ó madíɓá, alanɛ pɛ́ ɓána ɓáō ɓáɓǎ (nyá múto na nyá mome).Dína lá Jěɓalɛ́O nîn wɛ́ŋgɛ̄, dína lá "Jěɓalɛ́ " dí wú ndé na "JOBALE" nu ta "JO'MALE" ("Jěŋgū lá Mǎlɛ́").
Traduction en françaisJěɓalɛ́ , écrin de verdure, à l'embouchure du WouriEn des temps anciens, vivait sur les rives du fleuve SANAGA le patriarche MBONGO et sa nombreuse descendance. Parmi celle-ci se distinguent Mǎlɛ́ á Mbɔŋgɔ, MBEDI'a MBONGO, père - entre autres, de BOJONGO et d'EWALE, NGASSE 'a MBONGO dont les enfants sont assimilés aux BASSA de la SANAGA MARITME.BOJONGO, fils aîné de MBEDI'a MBONGO quitta la SANAGA pour émigrer vers l'embouchure du fleuve, suivi par son jeune frère EWALE, qui refoulera le peuple BASSA alors installé là, pour devenir maître de la région.Leur oncle Mǎlɛ́ á Mbɔŋgɔ, vint les rejoindre et s'installa dans l'Île de Jěɓalɛ́, "don de bienvenue du Chef BASSA ", premier occupant de tout le territoire de Douala.Mǎlɛ́ á Mbɔŋgɔ eut de nombreux enfants et sa descendance devenait importante. EWALE' A MBEDI craignant que les descendants de son oncle ne deviennent trop puissants, lutta pour les disperser dans tous les environs.Aujourd'hui on retrouve :- Máŋgalɛ á Mǎlɛ́, l'aîné, reste à Jěɓalɛ́- Epeɛ á Mǎlɛ́, le puîné, parti à Ewodi (NKAM)- Esoŋgo á Mǎlɛ́ émigra d'abord vers le Moŋgo, avant de revenir dans son Île natale- Eɓóndo á Mǎlɛ́ s'assimila aux Bodiman de Nkam et sa descendance aux ABOS du Nord et Sud.La légende raconte que l'épouse de Mǎlɛ́ á Mbɔŋgɔ, " JO MALE " ait été une sirène et qu'après une dispute orageuse avec son mari, elle retourna dans les eaux, emmenant avec elle deux de ses enfants (une fille et un garçon).L'appellation " Jěɓalɛ́ " vient donc de "JOBALE" qui s'appelait (maritalement) " JO' MALE " ("Jěŋgū lá Mǎlɛ́" ) qui signifie l'Ondine de Mǎlɛ́.
Historique restera le cas du roi Bɛlɛ ɓá Doo,le fils du grand Doo lá Makɔŋgɔ́,dernier roi de tous les Duala.La RencontreƁɛ́lɛ cherchait une épouse à son fils Muŋgɔ́lɛ mwá Ɓɛ́lɛ.Un jour, alors qu'il se promenait sous bonne escorte dans Ɓonaɓɛ́lɛ son royaume, il rencontra une jeune fille d'apparence quelconque, plutôt laide que belle avec ses pieds difformes qui évoquaient volontiers quelque Ondine: la plante tournée vers le haut et les orteils plus ou moins vers l'arrière.Le monarque s'arrêta, interdit: sous cette apparence rébarbative, il venait, de son "autre regard ", de percevoir en elle une jeune fille d'une rare beauté, que des yeux profanes ne sauraient avoir le privilège et le bonheur de contempler, car les Ondines, on le sait, ne se laissent " voir " que des hommes de leur choix. " Voici la femme qu'il faut à mon fils !" décréta Ɓɛ́lɛ ɓá Doo, qui aborda la carcasse aux pieds tordus, se présenta humblement, lui demanda son nom et celui de son père.
ŊGɔɓɔ á Njɔ á Mutáŋgadí mwá Njambɛ́ á Mǎŋgalɛ́ á Mǎlɛ́ à Ɓonaɓedímo,récita d'un trait la beauté nullement essoufflée, et d'une voix cristalline et assurée qui acheva de conquérir le roi.
- Veux-tu bien me conduire chez toi, ma fille ? la pria-t-il.- Sans problème, NYASÁM, accepta-t-elle.Les parents de la bien nommée n'étaient point pauvres, loin de là : avec une généalogie pareille où s'entrecroisaient des patronymes humains et divins, c'eût été le comble ! Pourtant, un mariage princier, fût-ce avec un simple Humain, était fort acceptable chez les Ondins; d'autant que le candidat était du Peuple du Fleuve. Certes, la candidature, quelque peu empressée à leurs yeux, était en plus présentée par personne interposée, mais Enfin, c'était le père en personne, et le père était roi, tout de même... On convint donc de la dot devant toute la famille naturellement attirée chez Njɔ á Mutáŋgadí et par la prestance de l'arrivant et de sa suite, et par l'habituel et bruyant déplacement des foules chaque fois que le roi mettait un pied hors du Palais. Et Ɓɛ́lɛ ɓá Doo s'acquitta sur le champ de la dette nuptiale en l'absence de Muŋgɔ́lɛ qui du reste ignorait tout de ce qui se tramait sur son dos.De retour à la Cour, le premier King Bell du nom annonça à grand bruit la nouvelle de la noce imminente de son héritier.- Et le mariage se célébrera ici même, précisa-t-il avec une emphase qui emplit de curiosité le cœur de Muŋgɔ́lɛ. D'anticipation aussi; car, se disait-il, il fallait que la fille fût vraiment belle pour ainsi enflammer d'enthousiasme son père.- Dí ombwe nde, conclut-il en pensée. Voyons seulement.La NOCEQuelle ne fut pas la stupeur générale au Palais quand, au jour convenu, l'on vit arriver la belle-famille ! elle escortait fièrement, sur une musique pour le mains inhabituelle, une boiteuse nuptialement vêtue et nullement complexée, dansant et entrant joyeusement dans la Cour Royale, sur des sons et rythmes d'une autre Cité.Les garçons du royaume Bell décontenancés et ne sachant plus sur quel pied danser, prirent le parti d'observer plutôt leur ami et frère: après tout, c'était lui l'intéressé ! Allait-il se ruer à la rencontre de sa bouillante promise, ou rester là à attendre qu'elle vienne à lui ?C'est alors que Muŋgɔ́lɛ explosa dans un sanglot où la colère n'avait d'égale que l'humiliation.
- Jamais ! Rugit-il la voix enrouée de rage, dardant sur son royal géniteur un œil étincelant de défi, où rien ne se lis ait plus de l'habituelle déférence filiale. Au grand jamais!
Mais soudain, à l'ébahissement de la Cour, Ɓɛ́lɛ ɓá Doo, après un instant de silence méditatif, s'avança, solennel, prit la fiancée par le bras, se dirigea vers le trône et fit venir auprès d'eux le père de celle-ci.
- Moyo, l'interrogea-t-il, énigmatique, en tendant ostensiblement vers lui son avant-bras. Combien de sangs, à ton avis, coule-t-il entre ce bras et celui de mon fils?- Un seul, répandit l'Ondin sans sourciller.
- Tout jus te, approuva le roi. Cela n'empêche pas pour autant nos pensées et nos goûts de diverger de temps à autre {Maintenant, s'il est vrai que chez nous le Fils est juridiquement l'héritier du Père, laquelle de nos lois ancestrales interdit au Père d'hériter du Fils s "il n 'a pas d'objection ? Je n'en connais pas une seule. Et par ailleurs je ne lis guère cette objection-là dans son regard.
Et tous les regards de dévier, unanimes, vers le Fils, dans un silence dense à couper au couteau.
- Alors assieds-toi, ma fille, reprit le monarque, le bras galamment offert. En vertu des pouvoirs que je tiens de Njambɛ́, te voilà ma Reine pour compter de ce jour. La Reine de tous les Ɓonaɓɛ́lɛ. Et la Mère de Muŋgɔ́lɛ, entre autres, ajouta-t-il, coulant vers son fils un œil pétillant à la fois d'une savoureuse ironie et d'un avertissement en suspens, au cas où le prendrait quelque curiosité tardive, ou la moindre velléité de...
La fête fut grandiose et les langues allèrent bon train entre mets et propos. Encore que les Ondins soient peu coutumiers du manger humain; mais tant qu'ils étaient heureux pour leur fille, qui pouvait s'en plaindre ?Cependant, au milieu de ce tourbillon général, fait de bruissements allègres et doux des pagnes et des Kaba, qui sait si personne dans l'assistance ne s'aperçut de la chance extraordinaire du roi et de l'inqualifiable sottise du fils ? Les Initiés présents, tenus par la Loi du Silence, n'en auraient de toute façon soufflé mot à personne. Bon sang, avoir une épouse Jěŋgū dans son lit... mais tous les hommes en rêvent depuis la première aurore ! Oui aurait pu penser pourtant que les murs d'un palais pouvaient héberger comme prince héritier un piètre M'BEKA, aveugle Blanc Bec sans une once d'initiation ? Mieux encore, que Muŋgɔ́lɛ mwá Ɓɛ́lɛ, si prometteur par ailleurs, perdrait aussi lamentablement l'occasion d'un bonheur sans fin, et ce, au profit d'un Ɓɛ́lɛ ɓá Doo dont la simple épreuve d'Eyoɓo á Musolɛ avait naguère déballé et les carences dans sa gestion des hommes, et la condamnation à la solitude du pouvoir ?Comme qui dirait, " la Chance Ondine, on ne la choisit pas: c'est elle qui vous tombe dessus !"source : Maso ma ndala T1
Le divorce de Mǎlɛ́ á Mbɔŋgɔ et de Jo' Mǎlɛ́
- Je n'exigerai jamais rien de toi, lui dit-elle, et je te permettrai même tout, sauf une chose; une toute petite chose, certes, mais qui, sachant que vous les humains avez la langue bien légère, n'est point si futile...
- Je t'écoute, fit l'heureux élu, curieux et empressé.
- Jure-moi, avant de m'épouser, que de toute notre vie conjugale, jamais tu ne dirigeras une insulte vers mon Yom'epas'a ko (mon foutu pied-bot) : tu mettrais là une discrimination définitive (ndando) entre vous et nous, et surtout entre tes autres épouses et moi.
- Je te le jure, ma bien aimée, dit l'homme ; et d'autant plus volontiers que je ne le vois même pas, ton pied-bot ! Oublies-tu que mon Vrai Regard - et lui seul - est rivé sur la vraie Toi, et qu'à ces yeux-là, tu as les pieds les plus fins et les mains tordus du monde?
Ils se marièrent donc et l'Ondine en guise de cadeau de noces lui apporta un Musimá mwá Jěŋgū ou "bénédiction ondine ", en l'occurrence une colossale fortune qui bientôt fit de MALE, non plus un simple chef de famille, mais un vrai monarque, écouté, admiré et presque aimé de toute l'île : on aime toujours les grosses fortunes dont on peut tirer profit, et l'île n'était pas immense ! Les amis ne manquèrent pas non plus pour l'accompagner quotidiennement à quelque ripaille en ville, et dans la plus grande et la plus belle des pirogues, s'il vous plaît.
- Mon mari ! Sursauta Dame JO MALE, attentionnée, mais quelque peu froissée. Regarde-toi un peu... et regarde-les rire sous cape, ces débiteurs que tu prends pour tes amis... qu'en aurait-il été si tu étais arrivé jusqu'au sol ?
- Occupe-toi plutôt de moi, femme, rendit l'homme. Il est vrai qu'avec ton foutu pied-bot, tu ne peux pas grand-chose, mais...
Mais il avait eu un mot de trop, le cher monarque; et les Esprits de l'Eau ne savent pas pardonner les préjugés humains. Hue n'aurait pas donné Mâle, soudain conscient du serment rompu, pour que ses lèvres, même au plus cuisant de la rage, ne laissassent pas échapper la maudite injure! Mais II était trop tard, hélas, pour regretter, demander pardon, promettre réparation. Les Humains sont ainsi faits qu'il leur suffit d'une odeur d'interdit pour que fout en eux aspire à la transgression. Trop tard il était, en effet, pour colmater la brèche sacrilège. La promesse d'un Esprit, on le sait, était toujours tenue, son serment toujours honoré. Mais après tout, que savent les Esprits de l'Eau des incertitudes humaines sur ce sable mouvant du Grand Marais qu'est la vie côtière ?
A Monyaŋ má Mbelé // A Nyaŋgó á MúnaNa Mosasa má Mbelé // Na Sáŋgó á MúnaYom'epas'a ko ndándó // Ónyól'epas 'á mwéndé mwá ndándóNdutu nye mbá 'muiéma // Ndutu nye mba ó mulémaO,oo o… O, oo o...Ó dínɛ́ pɛ́tɛ́... // Ó dínɛ́ pɛ́tɛ́...Nd'ó timbisɛ... // Nd'ó timbisɛlɛ...
salaire équitable de ses actes commis sur Terre, non pas seulement après sa Mort, mais même de son vivant, qu'il en soit conscient ou non, qu'il soit frappé directement ou par rejeton(s) interposé(s).
Límbe offre des curiosités variées ainsi que des plages de sable noir qui lui donne un bel aspect sauvage. Dans cette petite ville, renommée pour la gentillesse de ses habitants, on ressent une tranquillité bienfaisante et le calme de la nature.TourismeSi vous allez à LIMBE, belle ville appelée Victoria jusqu´en 1982, vous trouverez de très belles plages de roches et de sable noir, où aiment à s´exposer chaque jours, de nombreux touristes venus de tous les coins du pays. Pourquoi ne pas tenter un déjeuner poisson braisé les pieds dans l´eau? Vous ne le regretterez pas!Le jardin botanique est aussi un centre de recherche international pour la bio diversité. C´est dire si ce jardin est un petit joyau! Avec son jardin botanique, ses restaurants en bord de mer, la coulée de lave de BAKINGUILI, Limbe est une destination agréable pour une excursion d´un ou deux jours à partir de Douala. Je n´ose même pas faire allusion à tout le tourisme d´affaire que cette région pourrait engendrer, vu toute la diversité du paysage qu´elle propose, et que cette région se trouve à moins de 2 heures de Douala, la capitale économique du pays. Je pourrais encore m´étendre indéfiniment sur les qualités naturelles de cette région. Je pourrais vous parler des plantations de thé ou de café où des étudiants viennent apprendre fréquemment, des chutes d´EKOMBE au milieu de la forêt vierge, de la savane ou de la présence d´animaux, cela ne changerait rien. La région du sud-ouest reste un des plus fort potentiel naturel et touristique du Cameroun. Mais que fait-on de la nature sans les hommes? De la nature sans âmes? Si vous prenez possession de la région, vous aurez avec vous des anglophones, qui sont reconnus au Cameroun pour être entreprenants et débrouillard. Vous profiterez pour développer la région avec eux, accroître le nombre annuel de touristes, et pourquoi pas, redonner envie aux pays anglophones de s´intéresser à cette région? Vous y trouverez un cadre de vie et de travail agréable, des populations actives, et un potentiel touristique encore à exploiter.
Source: Wikipedia, Cyberkoki, Le messager
.Je vous laisse donc tout le temps de réfléchir, et je pense que vous n´hésiterez plus à prendre possession de cette région. Pour finir, je vous laisse rêver devant cette carte du Cameroun, ce pays que nous aimons tant, qui s´ouvre au monde et à l´océan par le sud-ouest:Sud-ouest, terre de conquête, de rêve, d´ouverture et d´audace. Hé oui, au sud-ouest, vous êtes non seulement au bord de l´eau, au bord du beau, au bord du haut, mais aussi au bord du rêve.Limbe est également le site de la raffinerie d´essence du pays(SONARA).LIMBE, l'autre solutionAnciennement appelée Victoria, Limbe est une ville balnéaire fondée en 1858 par le missionnaire anglais Alfred Saker. Située sur la côte ouest atlantique dans la province du Sud-Ouest à environ 71 Km de Douala, elle donne directement accès à la mer et héberge de ce fait un port en eau profonde. Le Port autonome de Limbe s'offre comme une autre solution de rechange à l'enclavement désormais consommé du Port autonome de Douala.Les bateaux qui accostent à Douala pourraient alors, dans cette hypothèse, décharger désormais les biens en direction des provinces du Sud-Ouest, de l'Ouest, du Nord-Ouest, du Septentrion et des pays voisins, à LIMBE. Là, il n'y aura plus de pont à traverser et l'accès des personnes destinataires à leurs biens serait à la fois direct et court.Cette possibilité contribuera d'ailleurs à redonner vie à ce port qui connaît un temps mort ces dernières années.Non loin de LIMBE, les petits port d'IDENAU, de TIKO, et d'EKONDO TITI accueillent des pirogues et des navires de pêche servant au transport de biens et de personnes.ProgrammeJour 1Sur la route qui nous mène à BUEA, découverte des plantations d´hévéas [1], de bananiers et de palmiers à huile. Au programme au cours de la journée: découverte des monuments qui datent du temps de l´occupation allemande [2], près desquels se profile le trapu Mont Cameroun. Dîner et nuit à BUEA;Jour 2Sur la route qui mène à Limbe, nous découvrirons les plantations de thé cultivé [3]. Découverte de l´usine, également, qui est à l´origine d´un thé vendu au Cameroun et dans d´autres pays du Monde, continuation sur Limbe, déjeuner visite du jardin botanique de Limbe, qui recense de très nombreuses espèces de plantes et d´arbres tropicaux, déjeuner et visite du rescue center, baignade en mer [4], dîner et nuit à l´hôtel.Jour 3Petit déjeuner, visite de la dernière coulée de laves du Mont Cameroun [5], qui recouvre une surface importante de cette région du Cameroun, baignade en mer, déjeuner et retour sur Douala.He has held several positions of responsibility within the Civil Service including, the Assistant Secretary General at the Presidency of the Republic until his appointment as Prime Minister, Head of Government on 8th December 2004.
Inoni EphraimPrésentationNames: INONI EPHRAIMDate of birth : 16th August 1947Place of birth : Bakingili - LimbeFamil y status : Married with 5 childrenName of spouse : Mrs Inoni born Ngone GladysHe did his primary education in Bota (Victoria) today, Limbe between 1954-1960 and secondary education from 1963 to 1967, obtaining the General Certificate of Education Ordinary and Advanced Level after successful completion of Teacher´s training. He eventually studied Administration in the National School of Administration and Magistracy, and later obtained a Masters Degree in Business and Public Administration from the South Eastern University in Washington in 1984.He has held several positions of responsibility within the Civil Service including, the Director of Salaries, Secretary of State n° 1 at the Ministry of Finance, Assistant Secretary General at the Presidency of the Republic until his appointment as Prime Minister, Head of Government on 8th December 2004.Historique dans les gouvernementsGouvernement du 22-09-2006 Premier Ministre, Chef du gouvernementGouvernement du 08-12-2004 Premier Ministre, Chef du gouvernementGouvernement du 07-12-1997 Secrétaire Général-AdjointGouvernement du 19-09-1996 Secrétaire Général-Adjoint n° 1 Présidence RépubliqueGouvernement du 21-07-1994 Secrétaire Général-Adjoint Présidence RépubliqueGouvernement du 27-11-1992 Secrétaire Général-Adjoint Présidence RépubliqueGouvernement du 09-04-1992 Secrétaire d´Etat FinancesSource: spm.gov.cm
Très peu de Camerounais peuvent aujourd´hui, donner avec précision la situation géographique ou l´appartenance et ethnique des MALIMBA. Même si l´on avançait les noms de quelques figures marquantes MALIMBA, personnalités bien connues de notre pays au cours du 20e siècle,très peu de nos compatriotes réussiraient à attacher ces personnalités à leur véritable groupe ethnique.Et pourtant, les MALIMBA, groupe aujourd´hui minoritaire de la Communauté SAWA du Littoral du Cameroun, ont marque à une certaine époque et de nos jours, l´histoire de notre pays dans tous les domaines de la vie nationale.Mais, qui sont les MALIMBA ? Pourquoi certains de leurs ressortissants s´accommodent-ils du statut d´assimilé ou d´apparenté au lieu d´affirmer leur propre identité ? Qu´ est-ce qui pousse les ressortissants des groupes voisins à vouloir à tout prix intégrer ou fondre en leur sein, les MALIMBA dont ils connaissent pourtant les spécificités et les différences d´avec leur propre groupe?Pourquoi la dénomination MALIMBA a-t-elle complètement disparu de l´aire géographique occupée par les MALIMBA sur les cartes géographiques de notre pays ?Autant de questions auxquelles nous essaierons de donner ici, des éléments de réponse..Notes:Lisez l´intéressante histoire des MALIMBA, dont l´ancêtre, LIMBA était le premier fils de MBEDI, donc frère de EWALE (Duala). Aujourd´hui, peu de gens savent que ce peuple a été le premier à s´opposer à la colonisation Allemande. L´une des conséquences de cette révolution a été le génocide perpétué sur ce peuple par les armées allemandes, appuyées par leurs mercenaires noirs venant de l´Afrique de l´Ouest. Cette tactique du Mercenaire Noir (Noirs achetés ailleurs pour aller tuer d´autres Noirs), que les colons ont savamment pratiqués en Afrique n´a pas été enseigné à l´école. Aujourd´hui, nous comprenons pourquoi, malgré leur nombre minoritaire, les colons Blancs arrivaient à venir à bout des autochtones, la diversion, la surprise, le mensonge, la manipulation, autant d´armes utilisées pour atteindre leurs buts.Les MALIMBA appartiennent au grand groupe SAWA établi au Cameroun sur le littoral maritime et ses environs. ILIMBE, l´ancêtre dont ils tirent le nom était l´ ainé des enfants de MBEDI,fils de MBONGO, fils de MBE (ou MBWE) issu du groupe BAKOTA du Congo dont tous les SAWA du Cameroun se reclament. Dans le groupe SAWA, les MALIMBA, DOUALA, PONGO et leurs frères, descendants directs de MBEDI, sont des BOMBEDI ou des BONA MBEDI.Les MALIMBA sont basés dans cinq arrondissements dont quatre dans le département de la Sanaga Maritime· MOUANKO· DIZANGUE· EDEA URBAIN· EDEA RURAL· MANOKA (MULENDE) dans le WOURIIls disposent de deux cantons dans le département de la Sanaga Maritime administrés chacun par un chef de 2ème degré.Le Canton MALIMBA SUDIl est limité :· à l´Ouest par l´océan atlantique de Souelaba à la crique de Batanga· à l´Est par le Canton de Yakalag au niveau du thalweg de POL AWOUE et son prolongement· au nord par les criques MALIMBA et MANOKA· au sud par le Nyong et le canton YASSOUKOUPotentialitésLa zone abrite la plus grande partie de la réserve de faune de Douala –Edéa. Elle est naturellement destinée :· à la pêche· au tourisme· à la chasse· à l´agricultureElle a quarante kilomètres de plage de sable fin à l´état naturel et parmi les meilleures du Cameroun qui ne demandent qu´à être exploités.La pêche est intensive, elle se pratique de manière artisanale et semi-industrielle. Elle permet d´alimenter en produits de mer les grands centres urbains ( Douala, Edéa, Yaoundé ).La palourde « EHONA » une huître au goût très apprécié, est une spécialité des MALIMBA. Elle en constitue l´emblème. Source de richesse peu exploitée, son coquillage qui constitue 90 % de son poids contient une teneur en calcium de 85 à 90 % et peut être utilisé dans la provenderie et la verrerie.L´agriculture est restée au stade de la subsistance `cause de l´enclavement. Après l´ouverture d´une voie en terre, une exploitation moderne de palmier à huile a vue le jour. (...)Le Canton MALIMBA NORDSes limites sont celles de « NEW-MALIMBA » définies plus haut . Le canton comprend les quartiers de EKITE, MONGOMBE, MALIMBA I, MALIMBA II, MALIMBA GARE, MALIMBA FARM, BOSSAMBO FARM.C´est une zone essentiellement agricole qui a eu du mal `se remettre des sinistres économiques subits.· Déviation de la route nationale Douala-Edéa-Yaoundé· Fermeture de l´usine de pâte à papier Cellucam· Fermeture de la gare ferroviaire de MALIMBA· Fermeture de la scierie de MALIMBALes besoinsSur le plan scolaire· construction d´Ecoles· affectation d´enseignants· matériel didactiqueSur le plan sanitaire· construction et équipement de centre de santé· formation d´infirmiers· création de pro pharmacie· construction d´adduction d´eau potable· alimentation électriqueSur le plan social· formation des jeunes pêcheurs et agriculteurs· équipements de pêches et agricoles· protection maternelle et infantileSur le plan économique· entretien des voies d´accès· promotion du tourisme.Source: [MALIMBA: Le Peuple et son Histoire]Auteurs:Marcelin NDOUMBE & Christophe BEKOE
Le peuple NGOH et NSONGO plus généralement connu sous le nom de MBO ou "DUALAS des Montagnes" comme dirait DICKA AKWA sont incontestablement une composante culturelle SAWA...Dans un courant migratoire, d´autres auraient quitté le CONGO en longeant d´abord la rive occidentale de la SANGHA et en passant ensuite par les régions des MAKA-NJEM, des BASSA, des BANEN avant d´atteindre le versant du Mont MANENGOUBA. Il y aurait eu enfin mariage entre ces deux communautés...Le BANEKA comme langue standard MBO par...... ETAME EWANELe sobriquet MBOKOKI, utilisé par les allogènes pour désigner tous les autochtones de la région, du fait que le KOKI est le principal met des MBO, témoigne de l´unicité ethnique du rameau.I- IntroductionToute ethnie soucieuse de sauvegarder son unité et sa personnalité s´investit résolument en permanence, dans le raffermissement de sa culture. La langue, objet du présent exposé s´inscrit en bonne place dans ce contexte intégratif, du fait qu´elle est l´instrument par excellence de communication entre les personnes appartenant à la même communauté ethnique.C´est dans ce cadre du règne de la culture, et de la pérennisation de celle-ci. que le dialecte BANEKA a été retenu pour servir de langue standard à tout le peuple MBO, d´où l´appellation de MBO-STANDARD. Plusieurs étapes ont conduit à ce choix ; à savoir :La délimitation géographique et l´identification des sous-groupes dialectaux Le choix du dialecte BANEKA comme la langue des MB0 en général et, le développement pratique de la langue MBO unique.II- Délimitation géographique et identification des sous-groupes dialectauxLes MBO, repartis dans trois provinces du pays (Sud-Ouest, Littoral et Ouest), relève d´un ensemble ethnique généralement connu sous le nom de LUNDU-MBO, et englobant deux rameaux :OROKO et MBO. Selon RICHARSON (1957) et les chercheurs de I´ORSTOM , le rameau MBO compte dix-huit dialectes plus identifiés comme : BALONG, BABONG. BAFAW. BAKOSSI, BAKAKA, BANEKA, BASSOSSI, BAFUN, BALONDO, ELUG, MANEHAS, MANENGOUBA, MIENGGE, MUAMENAM, MWAMBO, NINONG, NKONGHO et SAMBO.Fort de toutes ces données, la première carte du rameau MBO incluant le groupe OROKO a été mise au point et publiée en 1980. Cette carte a résulté d´un travail conjoint des professeurs ETAME EWANE et NGOULA VINCENT (historien et géographe), avec le concours conceptuel et logistique de l´Honorable ZO EKA NGAKI. La deuxième édition a eu lieu en 1986 par les mêmes auteurs. En 1995, cette deuxième a été reprise par ABANGES, une association très dynamique des étudiants et élèves des facultés et grandes écoles du pays, ressortissants de I´ensemble des sous-groupes du rameau MBO. L´apparition de l´édition de 1980 constitue, jusqu´à nos jours, un important évènement qui continue à jouer un rôle de premier plan dans la prise de conscience de l´ethnie MBO tout entière, aujourd´hui communément appelée l´Ethnie NGONSONGO.Pour se fixer sur l´appellation MBO, la réflexion a été objective et réaliste. Les trois chercheurs ci-dessus sont partis du constat que dans chacun des sous-groupes, comme le montre le tableau ci-dessous. les ressortissants utilisent la même racine du mot qui désigne le PAYS où l´HABITAT.DIALECTE PAYS HABITATBABONG MBOBALONG MBOHBAFAW MBOEBAKOSSI MBWOGBAKAKA MBOBANEKA MBOBASSOSSI MBVOBAFUN MBOBALONDO MBOELUNG MBWOGMANEHAS MBOMANENGOUBA MBOMIENGGE MBVOMUAMENAM MBWOGMWAMBONG MBWOGNINONG MBWOGNSONGHO MBOSAMBO MBOSi l'on considère ici les trois premières lettres de la structure syllabique. Le mot MBO vient en tête avec 61 %, suivi de MBWOG (27%) et de MBVO (11%). Le regroupement par ces trois classes de prononciation se présente de lu manière suivante :· MBO :BABONG, BALONG,BAKAKA, BAFAW, BANEKA, BAFUN, BALONDO, MANEHAS, MANENGOUBA, NSONGHO, SAMBO· MBWOG :BAKOSSI, ELUNG, MUAMENAM, MWAMBONG, NINONG· MBVO :MIENGGE, BASSOSSIIII - Le chois du dialecte BANEKA comme langue des MBO en généralUne fois la phase de délimitation et d´identification terminée, l´étape suivante a consisté à étudier la nature linguistique des différents sous-groupes. Après un examen judicieux, le dialecte BANEKA a été finalement retenu pour deux raisons, sans qu´un seul BANEKA ait participé au choix.Premièrement, le BANEKA offre une richesse lexicale incomparable. On y retrouve un nombre plus important de mots qui font la différence dans I´expression dialectale des dix-huit sous-groupes. Cependant, cette différence lexicale, qui relève plutôt de la dispersion géographique des populations, ne présente sur Ie plan pratique aucune difficulté de communication de fond entre les locuteurs de ces sous-groupes.Deuxièmement, le rayonnement de l´ensemble du rameau a eu lieu autour du massif MANENGOUBA, au flanc duquel se situe NKONGSAMBA la capitale et le symbole de I´unité des NGOSONGO. Le sobriquet MBOKOKI, utilisé par les allogènes pour désigner tous les autochtones de la région, du fait que le KOKI est le principal met des MBO, témoigne de l´unicité ethnique du rameau.IV- Le développement de la langue MBOCette phase a été caractérisée par la mise au point de deux ouvrages et d´un journal qui sont :LISEZ ET ECRIVEZ LA LANGUE MBOPETITE GRAMMAIRE DE LA LANGUE MBOELIMTIL MBO (le journal)Tout comme pour la carte géographique en 1980, c´était pour la première fois en 1981 que les MBO se dotaient d´une langue écrite, et pouvaient s´exprimer dans cette langue à travers un organe spécifique de presse écrite. Ces réalisations très favorablement accueillies par l´ensemble du peuple MBO, ont pu avoir lieu grâce à un apport soutenu de la SIL(Société Internationale Linguistique) basée à Yaoundé.C´est l´occasion de rendre hommage aux dirigeants de cette société au Cameroun, et plus particulièrement au couple Robert et SYLVIA HEDINGER (paix à l´âme de cette dernière) grâce au développement duquel le syllabaire et la grammaire ont pu voir le jour. Ceci, avec l'indéfectible soutien de l´Honorable ZO EKA NGAKI. Celui-ci, par souci de l´intégration linguistique des MBO avait préféré faire abandonner la poursuite de l´écriture MIENGGE (le MBO spécifique de NGOUTI) qui était pourtant très développé à l´époque.Dans cette évolution, la nécessité d´avoir dans l´équipe au moins un originaire de BANEKA s´est par la suite fait sentir, pour la mise en forme pratique des deux ouvrages et du journal. C´est dans ce cadre que l´appel a été fait à Mr. Ekandjoum Joseph qui, transporté à Yaoundé, a travaillé étroitement avec le couple HEDINGER.Après un moment de somnolence circonstancielle, les activités linguistiques MBO viennent de reprendre.Le syllabaire et la grammaire sont en cours de révision, et l´idée de traduire la bible en MBO refait de plus en plus surface. Mais il revient avant tout aux dignitaires du rameau , que sont les chefs traditionnels, de soutenir concrètement ces initiatives fructueuses, dans un élan d´intégration culturelle de tout le peuple NGONSONGO.KOUPE 98.Afin que l´identité NGOH s´intègre avec aisance dans la grande communauté des peuples SAWA où elle sera à la fois autonome et solidaire des autres, il s´impose d´abord une cohésion interne qui favorise la naissance d´une conscience NGOH ainsi que la promotion de sa propre culture, et enfin l´ouverture aux autres cultures.Messieurs les Autorités administratives,Leurs Majestés les Chefs Traditionnels,Excellences,Mesdames,Messieurs,Nous ne saurions trouver les mots appropriés pour exprimer notre inconditionnelle gratitude à l´endroit des organisateurs de cette mémorable manifestation culturelle, quant à l´honneur qui échoit à notre modeste personne de prendre la parole ce jour pour vous entretenir de culture, première richesse, l´arme et l´âme des peuples. Nous essayerons autant que faire se peut de répondre à l´attente qu´exige de la jeune génération NGOH dont nous sommes l´un des ponctuels représentants parmi les communicateurs, le délicat et noble devoir de scruter et de décrypter l´avenir de l´identité culturelle du peuple NGOH et NSONGO dans une perspective de plus grande solidarité communautaire à l´aube du troisième millénaire.INTRODUCTIONLe sujet de notre exposé est la problématique de l´identité culturelle NGOH et NSONGO dans un contexte d´intégration communautaire.Nous nous évertuerons d´abord à comprendre le sens des mots et expressions clés tels que problématique, identité culturelle, et intégration communautaire. Ensuite, dans la deuxième partie de notre réflexion, nous devrions normalement présenter sommairement le peuple NGOH : sa situation géographique, son histoire et sa culture.Mais non seulement nous avons depuis 1995 réalise un modeste travail dans ce sens à savoir : Le plaidoyer pour une culture en déclin : le cas du peuple NGOH dans la région des Monts MANENGOUBA, KOUPE et NLONAKO au Cameroun que voici, mais aussi nous avons pense qu´il serait sage de laisser cette lourde responsabilité aux éminents chercheurs dans la culture NGOH.Nous voudrions saisir cette opportunité pour saluer la monumentale oeuvre culturelle NGOH de M. EDJEDEPANG KOGE dont la densité des travaux écrits et des connaissances orales sont l´une des plus importantes de nos sources d´inspiration et de motivation culturelle. Bien sûr nous n´oublions pas ceux heureusement présents ici. D´où le regret quant à l´absence de ce grand Homme culturel NGOH qui sera certainement là les prochaines fois, nous en sommes convaincus.I- DEFINITION1) - Qu´est ce que la problématique ? Nous répondons en disant que c´est l´ensemble des difficultés, des questions relatives à une situation, à un sujet donné et qui fait de lui un problème. Dès lors problématique veut dire problème, hypothèse.2) - Qu´entend-on par Identité Culturelle ? Relevons d´abord que l´expression est complexe. Identité plus Culturel, qui vient de culture. Une Identité est ou devrait être statique, cristallisée, car elle ne change pas ou très peu d´où par exemple la carte d´identité d´un individu. Mais au contraire, ce qui est culturel change, puisque la culture évolue avec le temps. Nous avons donc un couple antinomique, c´est à dire que les deux éléments qui constituent sont opposés ou presque. Qu´est donc une Identité Culturelle ? Nous refondons en affirmant que c´est ce qui fait la particularité, la singularité, mais aussi la permanence d´une culture ou d´un peuple qui évolue pourtant ! Quels sont donc ces éléments qui font l´identité même, l´unicité des NGOH ? Nous avons dit plus haut que nous laisserons l´exclusivité de cette partie aux chercheurs qui y sont mieux versés que nous, le modeste élève. A défaut, se référer au petit ouvrage présenté plus haut.3) - Quel est le sens du vocable Intégration Communautaire ? Le Petit Robert répond ainsi « opération par laquelle un individu ou groupe s´incorpore à une collectivité, à un milieu ». Il y a dès lors ce que le même ouvrage appelle : « l´établissement d´une interdépendance plus étroite... » Ainsi, une Intégration communautaire peut se comprendre comme l´action, le processus de se joindre à un groupe déjà existant ou celui de se mettre à la fois ou progressivement ensemble pour en créer un sur la base des principes préalablement adoptés unanimement.REFORMULATION DU THEME POUR BESOIN DE CLARTELes mots et expressions importants définis, nous pouvons à présent reformuler notre thème de réflexion ainsi : Le problème ou l´hypothèse de l´incorporation de la particularité culturelle du peuple NGOH et NSONGO dans la communauté des peuples de la Côte ou des peuples SAWA. Pourquoi cette nécessité ?Et comment le faire sans perdre la personnalité et la particularité culturelle qui est la sienne ? Nous répondrons à cette question tout à l´heure.II- LA CULTURE - LE PEUPLE NGOH2-1 Aperçu historique2-2 Situation géographique2-3 Principaux éléments culturelsIII- LE PROBLEME DE L´INTEGRATION DU PEUPLE NGOH DANS LA COMMUNAUTE DES PEUPLES SAWALorsqu´on observe les mouvements socio-politico-culturels de par le monde actuellement, il ne fait point de doute que l´heure est à la formation de grands ensembles. L´exemple le plus éclatant est celui de la Communauté Européenne (C.E.E). Nous pouvons aussi évoquer celle du continent Américain en gestation. Ainsi donc, à l´intérieur des continents, les pays se regroupent. A l´intérieur de chaque pays, les peuples se regroupent aussi sur la base des affinités culturelles. Dans notre propre pays les exemples sont légions. L´objectif de ces regroupements est l´affirmation et la cristallisation d´une identité économique, politique et surtout culturelle assez forte, respectée et incontournable dans la prise des grandes décisions afférentes, au cadre où ces structures se trouvent, et même au-delà.André LAM
Mboó (2)A ce stade nous n´avons plus besoin de spéculer sur la nécessité de l´intégration des NGOH dans une grande communauté. Nous pouvons plutôt la justifier en disant que c´est de la survie même qu´il est question. Oui, la survie des peuples, surtout celle des peuples dits minoritaires ou petits au troisième millénaire dépend de leur intégration ou non dans les groupes, des communautés sur la base des affinités ou des intérêts communs bien établis. Les groupes dont la solidarité mutuelle et la protection des intérêts vitaux collectifs et la sauvegarde de l´identité commune individuelle sont les principes sacrés et inaliénables. En réalité il serait suicidaire pour un peuple, fut-il grand et fort de prétendre se suffire à lui-même. Seuls les peuples intégrés au sein de grandes communautés bien structurées et garantissant la prospérité, le développement de tous et de chacun échapperont au dicta des futurs véritables forts, tel quel risque être le nouveau principe. L´un des défis, sinon le défi majeur des peuples dans les prochaines années sera de faire partie des communautés qui se tiendront comme des maillons d´une chaîne, la grande chaîne d´équilibre et de solidarité mondiale. elle même le reflet, la résultante des petites chaînes de solidarité nationales, ethniques. C´est ainsi qu´à l´occasion de la rencontre Ethnies et développement national, Actes du colloque du 23 septembre courant au Yaoundé-HILTON (Hôtel), PAUL HENGUE déclare alors dans son article « Migrations internes et Intégration Inter-Ethniques » « nous savons qu´aucun peuple ne peut vivre en autarcie complète sans prendre le risque d´une régression totale ...le cloisonnement ethnique entre les populations d´un même pays ou d´une même sous-région est éminemment cause du mal- développement... »Ayant essayé de comprendre la philosophie qui sous-tend généralement une intégration communautaire, nous avons par là-même refondu, nous l´espérons à la question pourquoi la nécessité d´intégration des NGOH dans une grande communauté des peuples SAWA. A présent nous tenterons de montrer comment cette intégration ne devrait pas rimer avec assimilation des NGOH c´est à dire la dissolution totale et la perte de son identité culturelle. Mais répondons d´abord à la question comment s´intégrer ?Lorsque des peuples décident de se mettre en communauté, cela suppose et repose sur un certain nombre d´affinités et d´intérêts comme nous l´avons déjà dit. Pour ce qui est du cas présent, celui des peuples de la région côtière du Cameroun, les affinités ou plutôt les similitudes et les intérêts communs ne se comptent pas.Pour ce qui est du domaine culturel qui nous intéresse ponctuellement, les plus sensibles sont la langue vecteur par excellence d´une culture, la tenue traditionnelle, l´organisation sociale avant la colonisation, la conception de la vie par rapport à la mort, du matériel par rapport au spirituel, pour ne citer qu´elles. Ces similitudes sociologiques auxquelles on peut ajouter l´environnement naturel constituent à n´en pas douter une sorte de creuset, de fondation naturelle pour une intégration qui résiste au temps, à ses éventuels ennemis. Ces éléments culturels et géographiques qui fondent le préalable d´une véritable identité culturelle et appelle par conséquent à l´urgente intégration des peuples SAWA nous conduit inéluctablement vers cette question : Comment cette intégration préservera t-elle sa diversité culturelle ?Comment chaque peuple, les NGOH par exemple pourront-ils s´intégrer sans perdre leur identité particulière en partageant l´identité commune ?Etant donne que l´intégration se manifestera, nous le pensons, par les actes concrets comme des rencontres culturelles de masse dans les localités chaque fois différentes par l´harmonisation de certains rites ésotériques et certaines coutumes, par l´utilisation d´une ou des langues communes pour l´information et la sensibilisation, tout cela pour que naisse le sentiment d´appartenance à une même communauté, donc la « conscience SAWA », nous croyons que les NGOH tout en participant à tout ceci dans le macro espace communautaire, devraient rester eux-mêmes dans leur micro espace culturel. Le grand espace culturel de la nouvelle communauté ayant un visage pluriel c´est à dire une configuration de plusieurs entités culturelles, chaque entité, tout en gardant ses spécificités culturelles devrait s´enrichir de nouveaux éléments culturels, fruits de l´intégration par exemple, l´homme NGOH, tout en sachant bien danser le NGONO ou l´EWAN, devrait pouvoir bien danser l´AMBASS-BEY. Autant il parle bien le NGOH plus précisément l´un de ses dialectes, autant devrait pouvoir parler le Douala, le BAKOKO par exemple. Mais il est nécessaire que l´identité culturelle NGOH s´enrichisse, il est aussi souhaitable et souhaité que les autres s´enrichissent à leur tour de la culture NGOH.Ainsi donc le port de la hotte de la femme NGOH pourrait être vulgarisé auprès des autres femmes ; elles pourraient aussi apprendre à faire régulièrement les délicieux mets traditionnels NGOH essentiellement constitués de plusieurs variétés de KOKI et de l´ESSUBA. Pourquoi la case ronde des NGOH ne sera t-elle vulgarisée sur le nouvel espace culturel communautaire ? Voilé comment nous pensons que l´identité culturelle NGOH peut participer au processus d´intégration communautaire tout en restant elle-même, c´est à dire garder sa personnalité spécifique.Seulement, nous ne saurions achever notre propos sans dire très haut qu´il est dangereux pour un peuple de s´intégrer dans une communauté sans s´assurer au préalable de la cohésion de ses composantes internes, de son unité tout court. En effet, l´absence d´unité au sein d´un groupe ou d´un peuple fragilise sa personnalité culturelle et l´expose ipso facto à la phagocytose, à l´assimilation, donc à une mort de son identité culturelle spécifique.Il nous faudrait donc éviter que le rêve d´une grande âme culturelle SAWA ne se transforme en cauchemar, en une « ruine de l´âme » culturelle de certains peuples qui la composent. En ce qui concerne les NGOH, nous aimerions les exhorter à trouver les voies et les moyens pour lever les obstacles de leur balkanisation.En fait les NGOH vivent malgré eux une sorte de diaspora territoriale qui entraîne une véritable crise d´identité culturelle en son sein.Le sol étant un des meilleurs critères de l´identité culturelle en ce sens qu´il fixe le peuple et pérennise sa culture, un espace géographique bien déterminé regroupant les peuples ayant une même culture ou des similitudes culturelles établies est l´une des garanties de la survie culturelle de ce peuple.Pour conclure, nous dirons que, afin que l´identité s´intègre avec aisance dans la grande communauté des peuples SAWA où elle sera à la fois autonome et solidaire des autres, il s´impose d´abord une cohésion interne qui favorise la naissance d´une conscience NGOH ainsi que la promotion de sa propre culture, et enfin l´ouverture aux autres cultures.
Póŋgó á MbɛdiLes PONGO'A MBEDI, ne pas confondre avec les "PONGO SONGO" sont des descendants du patriarche MBEDI'A MBONGO et forment avec d'autres fils dont ils sont étroitement liés, des communautés BOMBEDI (BONA MBEDI) venues de PITY et LONGASSE, ces communautés s'installent sur la cote (SAWA) vers 1578 pour former la troisième pierre du foyer (MASSOSO) BAKOKO-BASSA-MBEDIPeuple de fleuves, les BOMBEDI sont composes des :· BAKWEDI BA MBONGO· BOJONGO'A MBEDI· EWALE'A MBEDI· EWODI'A MBEDI· MULIMBA'A MBEDI· PONGO'A MBEDISi la communauté EWALE se fixe sur les deux rives du fleuve WURI (MUNJA MUA DUALA), après avoir repoussé les BASSA premiers occupants de la rive gauche, la communauté PONGO s'installe à proximité du fleuve MUNGO (MUNJA MUA MUNGO) en ayant repoussé les BAKOKO, premiers occupants des lieux. A l'exception des BOJONGO ayant fusionné avec une branche des EWALE aujourd'hui DOOH-DOOH, les autres communautés se retrouvent implantées dans le NKAM ou la SANAGA.COMPOSITIONSConformément aux lois de la nature, l'entité PONGO'A MBEDI est composée de sous-communautés appelées Groupement BOMONO ET DIBOMBARI· Les BOMONO (BONA ENONO) sont issus des deux fils ENONO'A PONGO s'identifiant par JEDU et MBENGE (Nord et Sud).· Les DIBOMBARI (EBO MBALE) sont issus de EBO MBALE'A PONGOL'ensemble de ces sous-communautés forme le Canton PONGO auquel étaient rattachées les communautés ABO (BANKON et BAKOKO (BOSSO).ORGANISATIONLes puissances coloniales successives se sont appuyées sur les structures existantes pour l'administration de notre pays le Cameroun. Aujourd'hui encore, les régimes issus de l'indépendance en ont favorisé le développement.Aussi, à la tête de la pyramide sociale, il y a la famille classique, noyau de toutes sociétés organisées.· EBOKO : Terrain où s'installe le fondateur le "SANGO'A MBOA" pour y fonder son foyer· MUEBE : Foyer, création du SANGO'A MBOA· MBOA : Ensemble de foyers dépendant du SANGO'A MBOA et de sa première épouse (en cas de mariage polygame)· BONA : Famille classique, les " MIEBE " forment BONA, foyers placés sous l'autorité d'un descendant male de l'ancêtre fondateur (Chef de famille)· TUMBA : Groupement rassemblant un nombre important de familles rattachées à un même ancêtre· MUNDI : L'ensemble des groupements partageant la même cité avec des règles de filiation directe (exemple: Mundi ma BOMONO, Mundi m'EBOMBADI )· EKOMBO : Le canton symbolise l'entité des communautés. Ainsi EKOMBO'A PONGO est le canton rassemblant les groupements de BOMONO et de DIBOMBARI.On retrouve les vestiges d'un tribunal commun " KOTI'A PONGO" sur la route BOMONO-DIBOMBARI entre les rivières KENGE ET MBUMBULAN.IDENTITELa pratique de l'esclavage ayant été courante chez les PONGO'A MBEDI comme chez ses autres cousins, l'identité revêt un caractère primordial. Aussi décliner son identité consiste à rappeler à son interlocuteur son arbre généalogique aussi loin que peut remonter la mémoire communautaire. Deux sources illustrent bien cet usage :1) Le héros de "MASO MA NDALA", célèbre légende des SAWA rendue publique par TIKI'A KOULE A PENDA (Dibombari) dame après chaque exploit sa triade généalogique ; MBA NDE NE... " JEKI LA NJAMBE'A INONO "· JEKI étant le nom de l'intéressé· NJAMBE étant le nom du père· INONO étant le nom du grand père.Curieux, ce nom de INONO qui semble être ENONO, ancêtre des BOMONO."MBIA" ou "MBOA" : LA FAMILLELa famille chez les PONGO'A MBEDI est synonyme de la famille romaine " GENTES " (groupement de personnes se rattachant à un ancêtre commun et ayant des rangs sociaux différents). Les appellations MBIA MA BONA ELOSSO ou MBOA BONA ELOSSO, veulent dirent la même chose..· TETE, SANGO'A MBOA est le fondateur du " MBIA " qui porte généralement son nom, en se fixant à un endroit inoccupé pour y fonder sa propre famille après s'être détaché de son groupe d'origine.· YEYE, NYANGO'A MBOA : première épouse du fondateur, a un rôle déterminant pour le futur " MBIA " selon l'influence de ses propres origines, ou encore du nombre de ses maternités.· MBAÑ ou MBAÑI, coépouse du fondateur (Sango'a Mboa).· BANA ", fils ou filles issus du couple TETE-YEYE sont appelés " SOYAMBE " ou BANA BA WOMJA, c'est à dire citoyens libres.· NJAN ou MUNJAN MA MOTO qui vient de " JA " (résider), soit une personne venue d'ailleurs pour s'installer dans une nouvelle famille ou elle est adoptée moyennant certaines conditions ou formalités dont "DESE LA MBOA".· MUYABEDI de "YADI" (JADI en PONGO)-naissance est une personne née sur place ou revue jeune en cadeau et n'ayant aucun lien de sang avec le fondateur de famille, mais élevée parmi les " SOYAMBE" avec un statut de semi-liberté.· MUKOM de MUKOMA (MUYOKO en PONGO) -captivité, comprend trois catégories :1 - ETUMBE , qui est une personne achetée enfant et élevée dans la famille. (Etumbe'a moto)2 -MUKAKI MA MUKOM , qui est une personne achetée adulte et rattachée à la famille3 - MUKOM proprement dit est une personne captive de guerre gardée dans la famille.Tels sont les membres de o " MBOA ou MBIA " où chacun est à sa place suivant l'expression :" Moto te ó epolo'ao !"RELATIONS AVEC DES "BALALO"2) Dans l'Evangile de MATHIEU(1-17), la généalogie du CHRIST commence par DAVID fils d'ABRAHAM ; bien que né de MARIE notre bien heureuse car c'est JOSEPH le père qui est descendant du Roi DAVID.En respectant la règle de TRIADE généalogique (groupe de trois personnes étroitement associées), les PONGO'A MBEDI ne font qu'appliquer leur coutume ou " DIMBAMBE ".NOS SALUTATIONSA l'inverse des civilisations occidentales qui clament les moments précis des rencontres, les communautés BOMBEDI célèbrent les rencontres par acte de foi à l'illustre patriarche. A la place des " BONJOUR ou BONSOIR ", les PONGO'A MBEDI comme les autres rendent hommage a NYAMBE (le Créateur).NJE E TUSE ? ... NYAMBEBA NJA BA JAI ?... BANABANA BA NJA ?... BANA BA PONGO'A MBEDILa triade expliquée, il est utile d'évoquer les relations de la communauté PONGO'A MBEDI avec ses " BALALO ".· MULALO (au pluriel " BALALO ", est l'enfant ne de la sœur dans le cadre du mariage traditionnel c'est-à-dire ayant fait l'objet de dot (BEMA) et autres formalités prévues par la coutume, formalités qui symbolisent le transfert de celle-ci de sa famille de naissance à sa famille maritale.· NGON la fille est l'appellation dans sa famille d'origine, elle devient " MUTO " (au pluriel " BITO ") dans sa nouvelle famille et se trouve investie d'une double fonction ; trait d'union entre les deux familles.Sa descendance (BALALO) donc, acquiert dans la famille d'origine une position privilégiée lui conférant des prérogatives certaines prend part aux débats du conseil de famille de sa mère où il est très écouté, il est bien apprécié et a droit au partage de biens de la famille où il obtient une part non négligeable (DONGO LA MULALO). Contrairement à ce que certains prétendent, le MULALO n'a pas besoin d'intégrer la communauté de sa mère pour y être reconnu ou y jouir des privilèges qui ne lui sont dues que de fait.MUNA TIMBA NA MBUSA(Enfant sans pore biologique).Alors que les législations occidentales ne cessent d'évoluer en matière de naissance, les PONGO'A MBEDI comme l'ensemble du peuple de fleuve ont une position claire en la matière. De la définition ci-dessous :MBIA MA MUTO NDE MUE MBIA MA MAYA,MBIA MA MOME MUE NDE MBIA MA BEMADeux choses paraissent essentielles pour attribuer la paternité d'un enfant ; " MAYA "(le sang) et " BEMA" (les biens, ayant ici le sens de dot). Si nous admettons qu'un enfant né d'un couple marié appartient à la famille de son père parce qu'il y a eu dot, nous devons reconnaître qu'un enfant dont le père biologique est inconnu soit de la famille de la mère parce qu'il y a des liens de sang par rapport au grand-père.Du livre " EXODE " (de la Bible) MOISE, libérateur d'ISRAEL, adopté par la fille du Pharaon fit élève au rang de Prince d'Egypte comme fils, avant de redevenir Hébreu.Chez les PONGO'A MBEDI, tout enfant né d'une jeune femme non mariée reste la " propriété " du père de celle-ci ; il peut en faire son héritier s'il s'agit d'un garçon ou la donner en mariage moyennant dot, s'il s'agit d'une fille.COMPOSITION DU CANTON PONGO'A MBEDICOMMUNICATIONRencontres célébrées et identités déclinées, il nous reste à examiner l'évolution de la communication chez les PONGO'A MBEDI. De l'autre exclamation des " BONAMBEDI "EKWA MUATO ?... (du ventre de la femme)0 TAM TE ?...0 SI TAM TE" ?...NJOM, NJOM, NJOM NA NJOM TE !Nous retenons "MUATO" (femme en PONGO) pour confirmer l'usage du PONGO conformément aux dires des anciens, par les DUALA et probablement par l'ensemble des communautés BONA MBEDI avant l'arrivée de l'écriture car jusque la notre civilisation demeurait orale.Véritables instrument de transmission, le tam-tam "ELIMBI" a servi pour les communications à distance au moyen d'un langage que seuls les initiés pouvaient capter.(EKOMBO' A) PONGO'A MBEDIL'entité PONGO'A MBEDI étant expliquée, nous revenons sur les villages qui composent les différents groupements (voir Tableau - Onglet " Composition du canton PONGO'a MBEDI ")CHEFFERIESNotons que la particule " BONA " devient "BWA" sous sa forme contractée pour marquer des différences.BWA MBODI pour designer les BONA MBODIBWA MOUKOLO pour designer les BONA MOUKOLOToutefois certaines familles peu prospères se sont associées, ce qui explique dans certains cas le manque d'homogénéité dans les groupements. Exemple des ... BONA NDENDE, MPAH, NA EBENGUEQuant aux villages annexes cites, précisions qu'il s'agit de détachement de familles d'un même groupement qui se sont fixées dans la périphérie mais en gardant l'identité des familles d'origine.Exemple des ...· BONA BWENG toujours rattaches à BWANJUMBA· NJOHBWELE toujours rattaches à BWELELO· BEKOKO toujours rattaches à BOMONO BA MBENGUE· NKENDE toujours rattaches à BOMONO BA JEDUMANEA M'EKOMBO"- CHEFFERIESToute société étant régie par des règles, chaque groupe de familles désigne à sa tête un responsable chargé de veiller au respect des lois ; d'ou l'existence des chefferies instituées comme des Monarchies dynastiques se transmettant de Père en fils.-JANEA LA MBOA (Chef de famille)Le chef de famille est le Notable représentant la famille. Cette fonction lui permet de siéger aux instances du groupement avec d'autres chefs.-JANEA LA TUMBA (Chef de groupement)A la tête du groupement, ce Notable assure la coordination entre les familles de sa circonscription. Autre fois collecteur d'impôt, il participe au conseil du Canton.-JANEA LA BOSÓ (Chef supérieur)Administrateur du Canton les fonctions du chef supérieur sont assimilées à celle d'un fonctionnaire, ce qui lui permet de toucher une pension de l'administration. Autrefois Président du Tribunal coutumier, Officier d'Etat civil etc.En l'absence des écrits (notre culture étant verbale), les PONGO'A MBEDI comme les autres communautés BOMBEDI n'ont pas d'ordre de préséance à l'accession au trône de chefferie qu'elle soit supérieure ou simplement de famine ; ce qui explique de nombreuses palabres sur certaines successions car la famille grandissant tous les fils alors " princes de sang " prétendent monter au trône. Ce pendant nous devons rendre hommage à ceux qui de leur vivant facilitent la chose en choisissant leurs éventuels successeurs parmi les nombreux prétendants ; initiative du Prince Alexandre NDOUMB'A DOUALA MANGA BELL, prédécesseur (et oncle) de l'actuel chef supérieur des BELL, le Prince René DOUALA MANGA BELL.Nos chefferies sont classées en catégorie par l'administration dans chaque cantonCanton PONGOChef supérieur ou Chef de premier degré· Le défunt BEKOMBO BA SOSSO DE BONA NJANGA BWELELOChef de groupement ou chef de second degré· MAKA NJOH DE BONA EWANG de BOMONO BA JEDUChef de groupement ou chef de second degré· MONDO MUNGOLE de BONAMABONG de BOMONO BA MBENGUEAssimilé Chef de groupement· EKWA BEBE de BONA NGONGO de BOSEDIAssimilé Chef de groupement· MPAH TOMBE de BONA MPAH de BWANJUMBAIl existe auprès des chefferies ci-dessus des chefs de troisième degré, tantôt chefs de familles, tantôt chefs de villages toujours dépendant du groupement d'attache.KOTI'A PONGOIl s'agit d'un tribunal commun à l'ensemble des groupements cités plus haut, inspire probablement de la cour d'équité de janvier 1856 pour garantir la sécurité des habitants et autres règlements.
DI PÓŊGA NDÍ SÍ NKƆ́
La fratricide guerre qui opposait les clans EWALE'A MBEDI en 1866 eut pour conséquence la partition de leur royaume. De cette scission naissait sous l'administration coloniale allemande une nouvelle structure dite de cantons.
Longtemps restes sous l'ombre des cousins DUALA, les PONGO regroupaient dans l'immense canton les populations voisines d'ABO et de BAKOKO, de mosaïques communautés toujours disséminées dans l'actuel territoire de l'arrondissement de DIBOMBARI s'étendant de BOADIBO à PENDA-MBOKO.
Ne disait-on pas "PONGO'A DUALA" pour nous différencier des PONGO SONGO, autres communautés proches des BALIMBA.
Notre Canton gagnait ainsi son apogée, soutenu par le puissant N'DUMBE'A LOBE roi des Bell, auteur d'une objection connue en matière de pourparlers de mariage (en ruade)
"DIBA DI SI MA BO BUNYA BO"
(Pour le mariage, les biens ne sont pas exigibles en un jour).
Le prince N'DUMBE'A DUALA, arrière petit fils du monarque désignera cet ensemble "MADALE", s'adressant à ses propres communautés en 1946 au cours des campagnes électorales pour la désignation des représentants camerounais à l'assemblée nationale dans le cadre de l'union française.
"LO SI POST TE MBA, MADALE MA MA POSO MBA"
(Si vous ne m'élisez pas, les pierres le feront)
De nos jours autonomes, les communautés d'ABO et de BAKOKO ne disposent toujours pas d'autorités traditionnelles de premier degré des lors instituées par l'administration coloniale, placées à la tète des cantons. Pour s'en convaincre, sa majesté SOSSO EYOUM chef supérieur d'alors eut l'ingénieuse idée de gratifier son héritier du patronyme BEKOMBO BA SOSSO (les possessions de SOSSO). Le canton à l'heure actuelle se limite à trois départements de populations dotes chacun d'une chefferie de deuxième degré pour les deux premiers :
· BOMONO BA JEDU, Sa majesté DANIEL MAKA NJOH
· BOMONO BA MBENGE, sa majesté ISAAC MONDO MINGOLE
· DIBOMBARI enfin, Sa majesté THEODORE TOTO BEKOMBO, chef de premier degré, intronisé le 9 décembre 2006, cumule des fonctions de chef de groupement avec celles de chef supérieur de canton.
Notons ici la complexité du groupement DIBOMBARI qui donna son nom à la fois au plus vaste arrondissement du MUNGO et à la commune rurale englobant hier encore les ethnies BAKOKO, BANKON et PONGO. Chef-lieu de Canton, l'agglomération est elle-même constituée de trois sous groupements de populations homogènes :
· BOSSEDI (BONA ESSEDI)
· BWELELO (BONA ELOLO)
· BWANJUMBA (BONA NJUMBE)
Dans les périphéries sont implantes hameaux et villages stratégiques rattaches aux différentes entités traditionnelles bien définies, ayant pour fonction l'occupation des terres afin de garantir la continuité territoriale des sous groupements.
Comme anecdote on peut rappeler ici les prétentions d'ERNEST BETOTE DIKA AKWA sur le site industriel de BONA NGANDO, possession de BWANJUMBA sur la rive du bras du fleuve Wouri desservant DIBOMBARI; atterre par des retombées économiques de l'usine de production d'huile de palme. Ce prince Douala en revendiquait la propriété sous prétexte que celui-ci portait le patronyme de BONA NGANDO, illustre ancêtre des AKWA. C'est alors qu'intervenait Louis EKAMBI'A BONA fixe à MPEMBE le hameau proche, pour contrarier les allégations du prince. Ainsi s'étendent sur le pourtour de DIBOMBARI de principaux quartier dont
· NGODI où se côtoient les trois communautés : BOSSEDI, BWELELO et BWANJUMBA
· NJOBWLELE, dépendant exclusivement de BWELELO
· BONA BWEN, possession incontestée de BWANJUMBA
Les groupements BOMONO identifiés par les épithètes "JERU" (Est) et "MBENGE" (Ouest) disposent aussi de villages et hameaux , toujours coordonnés par les chefferies traditionnelles.
L'exemple vient de NKAPA où s'illustrait le légendaire "FINE BOY" officiellement charge de débarrasser les populations des fauves (lions et panthères) qui y sévissaient. En réalité il s'agissait d'un allié assez puissant, à qui la dynastie EWANG'A MUKEKA de BOMONO BA JEDU concéda le titre de noblesse, il devint chef de la localité en échange de la sauvegarde des possessions que convoitait la communauté ABO prétendant y être arrivée la première, et surnommait le principal lieu par l'affirmatif "N'KAPA" (en BANKON, j'y suis ou nous y sommes). De MIKWELE, point limite des cantons BEHLE-BEHLE et PONGO à MULANGA la frontière avec MONGO, on retrouve les villages et hameaux BOADIBO, BEKOKO, BABENGA, tous dépendant de la Chefferie du groupement BOMONO BA MBENGE.
Avec la promotion de la culture de palmiers initiée par la " SYNDIKAT FUR OELPALMEN KULTUR " sous l'administration allemande, précurseur des grandes plantations de nos jours exploitées par la SOCAPALM, le canton connaissait jusqu'en 1957 un développement hardi grâce à l'aménagement des routes et ponts ; l'implantation à DIBOMBARI d'une unité administrative (actuelle sous préfecture).
La création d'équipements publics à l'attention des populations (écoles élémentaires, dispensaires et marchés etc.), et même le dragage de la rivière BONANGANDO (au départ de l'usine vers le port de Douala) permettant la navigation des chaloupes, aubaine pour la population marchande soulagée de la peur des naufrages par mauvais temps des embarcations légères. Richesse du pays, les PONGO vouent en permanence des cultes aux palmiers auxquels les individus s'identifient pour leur résistance aux phénomènes naturels, l'arbre tombe rarement par mauvais temps.
"DI PONGA NDI DI SI NKO"
(Nous chancelons, mais ne tombons pas)
La devise sert de réplique à toute provocation humoristique confondant PONGO (l'individu) à PONGA (chanceler), ressentie par nos congénères comme insulte.
"LO SI BOLA MBA TO LOKO
MBA NDE NA BEN BINYO BATO ..."
Chanté à l'occasion de cérémonies dédiées au palmier, l'hymne fait l'éloge des nombreux avantages procures à l'homme ; substances employées à des usages alimentaires (huile et vin), industriels (savons) et pharmaceutiques (parfums).
CROYANCES DES SAWA
1°- NJE E TUSE E ?
(Qu'est ce qui est absolu ? )
NYAMBE !
(Dieu , le Créateur ! )
Partout dans notre région côtière nous illuminons NYAMBE l'Etre suprême le créateur NYAMBE BEWEKEDI que le Christianisme a débaptisé en DIEU " LOBA " présumant que les SOYAMBE (enfants Pur sang) en sont des descendants, (ses créations). NYAMBE est également tributaire des phénomènes surnaturels de tout ordre :
· NYAMBE'A BUNYA l'aurore ou crépuscule
· EBANGO'A NYAMBE blessure incurable
· DIBOA LA NYAMBE maladie incurable chez la femme pouvant entraîner la stérilité
· NYAMB'A DIBENGA Dieu d'éternité
2°-NYOSE LA KWA
(Faire boire la potion de KWA )
KWA désigne l'arbre vénéneux qui rend justice après son absorption.
· La survie prouve l'innocence du présumé coupable " SUA LA KWA " .
· La mort au contraire, atteste de la culpabilité du prévenu " KO LA KWA ".
· Arbre mystique, l'écorce et racines de KWA sont utilisés dans différentes préparations thérapeutiques
3°- MOTO'A NYAMBE
· Toute personne crée par NYAMBE A DIBENGA l'Eternel NYAMBE
· DIBENGA est à la fois la durée et la continuité, l'Eternel donc associé à NYAMBE il exprime l'éternité de DIEU " NYAMB'A DIBENGA ".
Nous touchons ici le délicat problème de Trinité enseignée par le Christianisme :
Père, Fils et Saint-Esprit, Jean I-1,
pouvant s'expliquer chez nous par " NYAMBE A KWA DIBENGA "
4°-DESE LA MENGU
(Offrandes aux ondins)
Les " MENGÚ " (singulier JENGÚ) sont des ondins génies du fleuve pour lesquels on consacre des offrandes (nourriture en général) afin d'en obtenir grâce (BONAM) ou encore pour prévenir un malheur (NDINKAM).
5° DESE LA BA MBAMBE
(Offrandes aux ancêtres)
Les "BA MBAMBE sont des anciens ancêtres devenus esprits " BEDIMO " auxquels on consacre des offrandes en les interpellant pour qu'ils continuent à assurer notre protection...
Qui n'a jamais fait appel à un parent décédé alors qu'il se trouve dans le désarroi ?...
(Source : Association PONGO'A MBEDI- René EKOBO)
.
HOMMAGE AU PALMIER (LENDE )
Le palmier est un arbre magique truffe de symboles avec d'incroyables générosités qui font de lui l'arbre de la mythologie PONGO.
"Pondo mi wo, beso be timba"
(meurent les vieux et viennent les jeunes)
Lende di malangwabe ke di mato njongo" ; triple sens :
· Pas de fumée sans feu
· Le renom d'un homme naît de ses exploits
· la réputation d'un palmier provient de la quantité de la graisse de noix qu'il produit
Services rendus à l'homme
· Les palmes "bienge" sont utilisées pour les nattes de toiture et les murs des cases abritant les hommes.
· Les tissus "mabato " ont protégé autre fois des nudités sous la forme de cache-sexe.
· Les nattes et bambous servent à la fabrication d'accessoires "ebumbu, ekaka, kwala-kwala" ou encore des meubles "kala mbanja" (lit en bambou).
· Les nervures servent à la confection de "JANJO" (aspersoir rituel) et "DIPAPAN" (balai ou chasse-mouches).
· La casse de noix "Eyango'a mbia" réduite en cendre devient " kañ " qui entre dans la préparation de "musono" (tabac à prise) avec du tabac écrasé.
"Diwongi l'Ekombo " (richesse du canton), le palmier nous procure :
· de la nourriture en "cœur de palmier "
· de l'huile de palme "mula ma mbale"
· de l'huile de palmiste "manyanga" (graisse industrielle)
· du savon "Sopi" fait à base de graisse de noix "jongo"
· du vin de palme "mao ma malende" avec son alcool dérivé après distillation " Haa " fort appréciés de nos aînés.
On comprend l'intérêt qu'ont porte au palmier le "Syndicat für Oellpalmen Kultur " lors de l'occupation allemande ainsi que l'Institut de Recherche pour les Huiles les et Oléagineux à la tutelle française, en implantant dans notre canton des programmes de développement de culture de palmier, héritage de l'actuel SOCAPALM de NKAPA(Usine) et TILO(Direction).
La légende de MALOBE et NGOMNINGA
Sur les marchés du pays PONGO, transitaient les produits les plus demandés par les navigateurs... C´est là que tous les grands commerçants côtiers de cette époque se fournissaient. MALOBE m´ETAME M´ETEI; un géant immense d´une force phénoménale entreprit de prélever une dîme personnelle sur chaque pirogue qui accostait, avec la complicité de ses frères. Les piroguiers terrorisés n´osaient plus accoster au risque de perturber le commerce sur l´estuaire.
Le chef NGANDO'A KWA du clan des BONAMBELA, demanda l´union de tous les chefs de clans pour faire face en commun au danger. Cette réunion eu lieu sur la rivière BESSEKE qui sépare aujourd´hui, le quartier BALI du quartier AKWA. La métaphore de l´union, NGOBI, le cordon ombilical commun, désignera désormais l´assemblée des chefs de clans.
Il fit intervenir un de ses beaux-parents NGOMNINGA du clan BAKOKO du village YANSOKI situé derrière l´aéroport de Douala (à côté de l´ancien bac de la DIBAMBA). Après avoir subi tous les rites, pendant 9 semaines dans le village AKWA, il alla tout seul affronter le géant MALOBE.
Après 9 jours d´observation, il accosta de très bon matin, prépara tous ses artifices mystiques . Le combat était fini avant d´avoir commencé. MALOBE n´a pas pu résister à NGOMNINGA. Attaché dans une pirogue, il fut livré aux bateaux négriers.
La légende ne s´arrête pas là, elle traverse allègrement le temps : beaucoup ont reconnu en l´Américain CASSUIS CLAY, lors de son combat à Kinshasa - contre GEORGE FOREMAN, un descendant de MALOBE.
Cette légende dont la chanson est le véritable hymne du NGONDO.
Eya Malobè
Eya Malobè
Malobè a si wèdi Ngomninga
Eya Malobè Eya Malobè
Eya Malobè
Malobè n´a pas pu résister à Ngomninga
Eya Malobè